Sur les déchèteries de notre territoire, les végétaux issus de l'entretien des jardins représentent plus de 4 000 tonnes. Chaque habitant génèrerait donc près de 140 kg de "déchets verts" par an. C’est déjà beaucoup et cependant, ce n’est que la partie visible de l’iceberg.
En effet, si depuis 2011 (circulaire du 18 novembre 2011), il est interdit de brûler les végétaux à l'air libre, force est de constater que cette pratique perdure. Chaque année, c’est près d'un million de tonnes de branches, résidus de tonte et feuilles qui partent en fumée en France selon l’ADEME.
Pourtant les impacts sanitaires et environnementaux sont démontrés : brûler 50 kg de végétaux à l'air libre émet autant de particules fines qu'une voiture diesel récente qui parcourt 13 000 km.
Alors pourquoi ne pas valoriser ces végétaux issus de l'entretien du jardin ? Broyage, paillage, compostage : il existe de nombreuses alternatives au brûlage ou même à l’apport en déchèterie.
Comment voir les "déchets verts" comme une ressource ?
Plutôt que d’apporter ses feuilles mortes et ses branchages issus de tailles ou d’élagages à la déchèterie pourquoi ne pas broyer ? Cette technique permet de réduire par six les végétaux issus de l'entretien du jardin.
En fonction de la taille de votre jardin et du type de végétaux qui y poussent (potager, jardin ornemental versus verger, parc ou bois), plusieurs alternatives de broyage s’offrent à vous :
- Vous pouvez faire appel à un professionnel pour de grandes quantités de végétaux.
- Vous pouvez également avoir recours à la location ou au prêt, les travaux de taille et d’élagage n’ayant lieu que quelques fois dans l’année.
- Vous pouvez investir dans différents types de matériel.
Quels sont les types de matériel permettant de broyer ?
- Le broyeur thermique permet le broyage de bois très dur (branches dont le diamètre dépasse les 45 mm, bois d’arbres fruitiers très durs). Il est donc conseillé pour les propriétaires de grands jardins avec beaucoup d’arbres.
- Le broyeur électrique permet de broyer les branches ayant un diamètre compris entre 35 mm et 45 mm (haies, arbustes, bois moyennement dur).
- Un petit broyeur et même le sécateur peuvent faire l’affaire pour de petites ou toutes petites surfaces.
- Pourquoi ne pas utiliser votre tondeuse ? Qu'elle soit électrique ou thermique, la tondeuse permet de broyer les feuilles et les tailles de branches fraîches dont le diamètre est inférieur à 1 cm. Il suffit de les étaler sur le sol en couche fine et de passer la tondeuse dessus lentement !
Le paillage est une technique de recouvrement du sol par une couche de fragments. Le paillage végétal permet :
- d’améliorer la structure du sol qui devient plus souple, plus aéré, plus facile à travailler ;
- de protéger votre jardin et vos plantes du dessèchement, des écarts de température importants et de l'érosion ;
- de limiter ainsi l’arrosage ;
- de limiter le développement des plantes indésirables ;
- d’éviter l'achat d'engrais et de paillis du commerce, le paillis se transformant en humus.
La technique est relativement simple : il suffit d'étaler les végétaux (feuilles mortes, tailles de haies broyées, tontes de pelouses) en couches d'environ 5 cm sur le sol de votre jardin.
Pour consulter le guide de l'ADEME "Comment bien pailler au jardin", cliquez ici.
La tonte mulching, quèsaco ?
La tonte mulching consiste à laisser les résidus de tonte sur place, finement broyés. Cette tonte se pratique soit avec une tondeuse mulching soit avec une tondeuse équipée d’un kit mulching. Ces tondeuses n’éjectent pas seulement l’herbe, elles permettent de hacher la tonte grâce à plusieurs passages dans le carter.
L’herbe hachée menue peut être ainsi laissée sur la pelouse. Elle se décomposera très rapidement et enrichira le sol : votre pelouse n’en sera que plus belle !
Comment bien réussir le mulching de votre pelouse ?
- tondre régulièrement, voire fréquemment lorsque la température est favorable à la croissance de la pelouse ;
- ne pas tondre trop court (pas plus d’un tiers de la hauteur de l’herbe) ;
- tondre quand l’herbe est sèche (l'herbe humide se dépose en paquets).
Composter est un des moyens de valoriser les végétaux issus de l'entretien du jardin.
Quels végétaux composter ? Mauvaises herbes, petites branches, brindilles, paille, feuilles mortes, fleurs et plantes fanées, et même tonte de gazon (en petite quantité), sans oublier la manne du compostage : le broyat !
Car pour réussir un bon compost, les déchets alimentaires ne suffisent pas. Il faut pouvoir équilibrer les matières azotées (épluchures de légumes, de fruits, fleurs coupées, tonte de pelouse, etc.) par de la matière carbonée (broyat, feuilles mortes, carton, etc.) ; les matières riches en eau par des déchets secs ; les déchets fins et mous par les déchets structurés.
La matière brune participe donc à l’équilibre du compost en apportant de la matière carbonée, en absorbant l’humidité en excès (et en la redistribuant en cas de sécheresse) et en structurant le compost, ce qui évite ainsi les tassements de la matière azotée et donc permet une aération passive.
Pour tout savoir sur les techniques de compostage, voir l’onglet Je composte.
Si les techniques de compostage, broyage, paillage, tonte mulching, etc., sont efficaces pour réduire la quantité de végétaux issus de l'entretien du jardin, il est également possible d'agir préventivement en aménageant ou réaménageant son jardin.
Quelques astuces :
- Préférer les haies libres aux haies taillées et espèces très gourmandes en entretien
Certains végétaux croissent d’un mètre par an (cyprès de Leyland, thuya, lauriers cerise, etc.) et doivent être entretenus régulièrement. Pourquoi ne pas opter pour des haies champêtres qui nécessitent des tailles moins fréquentes et qui plus est, favorisent la biodiversité ?
- Installer une prairie fleurie dans les parties les moins fréquentées de sa pelouse
Outre le gain en tonte (deux tontes annuelles seulement : une au printemps, l’autre à l’automne), la prairie fleurie a de nombreux avantages. Elle est peu gourmande en eau et favorise la diversité (la prairie fleurie accueille beaucoup plus d’espèces qu’une surface engazonnée). Enfin, elle participe à la qualité esthétique du paysage en offrant un aspect plus coloré et moins uniforme qu’une simple pelouse.