Le compostage, quèsaco ?
Le compostage est un processus naturel qui permet, en présence d’oxygène et sous l’action de micro et macro-organismes, la dégradation des déchets organiques et qui aboutit, après quelques mois de fermentation, à la production d'un engrais naturel : le compost.
Les cinq règles pour bien composter
Pour bien composter, il faut mélanger des catégories opposées :
- matières azotées, dites "vertes" (épluchures de fruits et légumes, restes de repas, herbe, marc de café, etc. ) et carbonées, dites "brunes" (feuilles mortes, broyat, paille, essuie-tout, etc.) ;
- matières humides et sèches ;
- matières molles et structurées.
Pour faciliter l’action des bactéries, sectionnez (ex : peau de banane segmentée en 3), fragmentez (ex : reste de citron coupé en 8), écrasez (coquille d’œuf), broyez (os).
Les micro et macro-organismes qui participent au compostage ont besoin d’oxygène. Sans air, le processus de compostage se transforme en méthanisation. Il produit ainsi des gaz malodorants et du méthane, gaz contribuant au réchauffement climatique.
Si le tas est trop humide, le compostage est freiné par manque d’air. Des odeurs désagréables se dégagent.
Si le tas est trop sec, les micro-organismes meurent, les macro-organismes fuient le composteur et le processus s’arrête.
Un composteur n’est pas une poubelle ! Bien surveiller son compost permet d’intervenir rapidement en cas de problèmes (excès ou manque d’humidité, odeurs, moucherons, etc.). Les interventions en seront ainsi facilitées. En outre, si les biodéchets séjournent trop longtemps dans le bioseau, ils risquent de dégager des mauvaises odeurs (processus anaérobie) et d'attirer les moucherons et/ou les mouches.
Quels déchets composter ?
Tous les biodéchets ou déchets organiques sont compostables, plus ou moins facilement :
- Les déchets de cuisine : épluchures, marc de café, fanes de légumes, fruits et légumes abîmés (y compris les agrumes !), croutes de fromages, petits restes de viande, os, etc.
- Les déchets de jardin : feuilles, fleurs fanées, mauvaises herbes, tontes, petits branchages, etc.
- Les déchets de maison : essuie-tout et mouchoirs, papier journal, cartons salis, etc.
- La viande peut être compostée à condition de bien l’enfouir dans le tas de compost et de la mettre hors d’atteinte des animaux (chats, chiens, etc.). Les rats étant omnivores, ils ne sont pas plus attirés par la viande que par des épluchures de légumes !
- Certains déchets très ligneux ou très durs doivent être broyés ou réduits avant d’être compostés : tailles, branches, trognons de choux, os, etc.
- La tonte, très riche en eau et en azote doit être ajoutée avec précaution : pas plus de 5 cm dans le composteur. Le mieux est néanmoins de l’utiliser en paillage ou mulching dans le jardin.
- A noter que les coquilles d’œufs ne sont pas des déchets organiques mais peuvent ajoutés dans le compost : ils structureront le compost et lui apporteront des minéraux.
- Les déchets inorganiques : déchets en plastique, métal, verre, gravats, etc.
- Les déchets biodégradables ou compostables industriellement : sacs d'emballages biodégradables (polyéthylène auquel on a ajouté des additifs chimiques dans le but d’en accélérer la fragmentation) ou compostables, vaisselle jetable en carton ou en bois, lingettes, etc.
- Les déchets souillés de produits d'entretien ou autre ...
- Attention également au liège, c'est une matière extrêment résistante à la décomposition !
- Enfin, ne pas ajouter de terre dans un composteur.
Les différents types de compostage
Si vous disposez de beaucoup de place dans votre jardin vous pouvez opter pour le compostage en tas. Il consiste à regrouper les déchets directement sur le sol afin de former un tas d’une hauteur variable (comprise entre 0,5 m et 1,5 m en moyenne).
Cette technique présente certains avantages :
- L’aération est favorisée évitant ainsi les risques d’asphyxie ;
- L’évaporation permet de combattre un possible excès d’eau ;
- A contrario, les pluies périodiques peuvent faciliter l’humidification d’un compost qui serait trop sec.
En revanche, elle présente quelques inconvénients :
- Le processus est plus long : de 6 mois à un an pour obtenir un compost mûr ;
- Les animaux (chats, chiens, etc.) peuvent être attirés par les déchets en tas ;
- Les aléas climatiques rendent le processus irrégulier.
Il s’agit d’un contenant en bois, en métal ou en plastique sans fond, généralement avec couvercle, destiné à être posé à même le sol.
Il présente de nombreux avantages :
- Il met le compost à l’abri des aléas climatiques, garde la chaleur et assure ainsi un processus régulier et homogène.
- S’il est fermé, les déchets sont hors de portée des chats et chiens.
- Il nécessite peu de place.
- Le compostage peut être rapide (quatre à cinq mois, selon vos pratiques).
En revanche, il nécessite plus d’entretien et de surveillance que le tas, notamment pour corriger les éventuels problèmes d’excès et de manque d’humidité.
En outre, il limite le volume de biodéchets. Pour des quantités importantes à composter, plusieurs bacs peuvent être nécessaires.
Pour réserver votre composteur auprès du SMEEOM moyenne Garonne, cliquez ici.
Vous ne disposez pas d’un jardin ? Sachez que vous pouvez tout de même composter chez vous ou sur votre balcon grâce au vermicompostage, un compostage très différent du compostage classique. En effet, dans le cas du vermicompostage, la transformation des déchets organiques (toujours en présence d’air) est principalement assurée par les vers de compost. En plus du compost, ce processus permet d’obtenir un jus foncé, sans odeur et surtout très fertilisant : le lombrithé.
Attention, le vermicompostage est un processus plus délicat que le compostage classique, les vers de compost étant très sensibles à certains déchets. Il faudra donc éviter les protéines animales, les agrumes, l’ail et l’oignon.
Un vermicomposteur se compose d’au moins quatre plateaux :
- Un plateau avec les déchets frais ;
- Un plateau avec les déchets en cours de digestion par les vers ;
- Un plateau avec les déchets transformés en compost solide ;
- Le plateau inférieur servant à collecter le « lombrithé ».
En pratique
Placez votre composteur près de la maison et/ou du potager ! En effet, si vous l’éloignez trop, vous risquez de ne pas respecter la règle n°5 « Visitez votre composteur », surtout en hiver ou par temps de pluie ! En outre, rappelez-vous qu’un composteur qui fonctionne correctement ne dégage pas d’odeur.
Placez votre composteur dans un endroit mi-ombragé ou ombragé, à l’abri du vent si possible.
L’endroit choisi doit être facile d’accès et permettre les différentes opérations de manipulation (brassage, récupération et transport du compost mûr).
Disposez votre composteur sur un terrain plat en contact direct avec la terre. Pour faciliter la remontée des vers, insectes et autres macro-organismes, sarcler ou bécher légèrement le sol au préalable.
Avant le premier apport, il est conseillé de placer des matériaux grossiers (broyat, carton déchiqueté, etc.) au fond du composteur.
Pour retirer le compost facilement, deux techniques :
- Si votre composteur possède des parois démontables (c’est le cas des composteurs que nous proposons), vous pouvez récupérer votre compost sans sortir tout le tas de compost. Enlevez une des parois. A l’aide d’un râteau, récupérez le compost mûr dans la partie inférieure.
- La technique la plus efficace mais aussi la plus chronophage consiste à retirer les couches supérieures en cours de décomposition, à les transférer à côté, puis à récupérer le compost mûr.
- Une poubelle ou un bioseau pour collecter vos biodéchets.
- Un outil mélangeur pour brasser le compost : fourche, croc, aérateur, brass’compost, etc.
- Des outils pour réduire la taille des déchets : couteau ou ciseaux pour les déchets de table et de cuisine ; sécateur, cisaille ou serpe pour les végétaux du jardin.
- Eventuellement une brouette pour transporter le compost et, dans le cas d’une utilisation pour les semis, une grille pour le tamiser.
Le kit de compostage proposé par le SMEEOM moyenne Garonne comprend un composteur 420 litres en plastique recyclé, un bioseau, un outil mélangeur et un guide de compostage. Le composteur est livré à domicile (offre réservée aux administrés du SMEEOM moyenne Garonne).
L’or noir du jardinier, tel qu’on le surnomme, est un amendement naturel et gratuit pour le jardin. ll permet un retour à la terre de la matière organique. Selon son degré de maturité le compost s’utilise différemment.
Un compost mûr s’obtient entre 8 et 12 mois. Il se reconnaît par son aspect homogène, sa couleur sombre, sa texture fine et friable, son agréable odeur de sous-bois, l’absence de vers et autres décomposeurs (et oui, il n’y a plus rien à manger). Riche en nutriments, le compost mûr sera enfoui afin de :
- améliorer la structure du sol ;
- favoriser la germination ;
- augmenter la capacité de rétention d’eau des sols ;
- libérer peu à peu les sels minéraux assimilables par les plantes ;
Il convient particulièrement aux rempotages et aux semis.
Un compost demi-mûr s’obtient entre 4 et 6 mois. Il se reconnaît par la présence de fragments et de décomposeurs (vers et/ou autres auxiliaires).
S’il peut nuire aux jeunes plantes et aux semis, il est en revanche bénéfique à condition de ne l’utiliser qu’en surface. Ainsi, il pourra :
- continuer sa maturation ;
- enrichir et améliorer la structure du sol ;
- assurer une couverture thermique du sol ;
- limiter les mauvaises herbes ;
- nourrir la microfaune.